Trop peu d’arbitres ?
Trop peu d’arbitres ?
Les spectateurs me demandent régulièrement : « N'y a-t-il pas assez d'arbitres ? », comme s'ils avaient entendu maintes fois qu'il n'y en avait pas assez. Ou peut-être parce qu'ils ont remarqué que de plus en plus de matchs sont arbitrés par un.e seul officiel.le.
« N'y a-t-il pas assez d'arbitres ? » est une question difficile, car la réponse est presque toujours « Cela dépend ».
Plusieurs facteurs déterminent la santé d'un programme d'arbitrage. Bien sûr, le nombre d'officiel.le.s est un facteur assez important. Mais combien faut-il pour que ce soit « suffisant » ?
Voici quelques facteurs qui nous aident à prendre une décision :
- Le nombre d'équipes
- La diversité des niveaux des équipes
- Le nombre de matchs disputés régulièrement au même moment à un niveau donné
- La composition de l'équipe d'arbitrage :
- Ancienneté
- Niveaux
- Tranches d'âge
- Disponibilité
Données démographiques sur l'arbitrage de Ringuette Canada
La variable de disponibilité
Quels que soient les chiffres, la question de savoir s'il y a « trop peu d'arbitres » revient toujours à celle de leur disponibilité. Selon certaines statistiques, Ringette rapporte que 95 % des officiel.le.s sont impliqués dans le jeu d'une autre manière, en tant que joueur.euse.s ou membres du personnel de l'équipe. Cela a une incidence sur leur disponibilité à des moments cruciaux.
Lorsque plus de 50 % des officiel.le.s ont moins de 19 ans, nous sommes en concurrence avec les emplois à temps partiel, les activités extrascolaires, le temps consacré aux études, etc. Ils ne sont peut-être pas responsables de leur mode de transport.
Avoir dix arbitres pour chaque équipe n'a aucun sens s'ils sont toujours occupés à faire autre chose.
Il est temps de s'améliorer
Il faut en moyenne près de trois ans à un.e nouvel.le officiel.le pour acquérir la confiance et les compétences nécessaires pour passer au Niveau 2, où il peut commencer à arbitrer des matchs de plus haut niveau (U14, U16) et « libérer » une place pour un nouvel.le officiel.le. Cela coïncide avec le moment où nous n'atteignons qu'un taux de rétention de 20 %. En d'autres termes, lorsqu'un.e officiel.le commence à tenir les promesses qu'il a faites, il risque fortement de quitter notre programme.
Nos statistiques montrent que 83 % des officiel.le.s qui démissionnent ont participé au programme pendant moins de trois ans.
L'effet COVID
Avant la pandémie de COVID-19, les effectifs des officiel.le.s étaient relativement stables et constants. La saison 2020 perdue a déclenché un effet domino dans l'attrition des officiel.le.s, dont nous mettrons encore plusieurs années à nous remettre.
Tout d'abord, la pandémie a entraîné une attrition de 46 % des officiel.le.s recrutés au cours des trois années précédentes. Deux saisons ou plus sans matchs et des priorités personnelles envahissantes ne leur ont laissé que peu de raisons de revenir. Ces officiel.le.s représentaient 25 % de l'ensemble de l'équipe d'arbitrage.
Bien sûr, ces pertes se sont ajoutées à celles d'officiel.le.s plus expérimentés. Une partie de cette attrition était normale et naturelle (départ à la retraite, considérations professionnelles, fondation d'une famille), tandis qu'une autre partie était liée à la pandémie (déménagement dans des régions sans programme de ringuette, intérêt pour de nouveaux loisirs, passe-temps ou autres vocations découverts pendant le confinement). La perte nette pour le ringette s'est élevée à 35 % de l'équipe d'arbitrage.
Pendant ce temps, les organisations sportives ne recrutaient pas d'officiel.le.s. La plupart des provinces n'ont pas pu recruter de manière significative pendant deux saisons, ce qui signifie que l'écart s'est encore creusé sans recrutement pour compenser l'attrition normale.
Il est difficile de combler le manque d'officiel.le.s. Pour fidéliser et former de nouveaux officiel.le.s, il faut leur attribuer un nombre suffisant de matchs chaque saison. Nous sommes limités dans le niveau de jeu qui leur convient. Les pousser vers des matchs de plus haut niveau où ils auront du mal à réussir risque d'augmenter l'attrition. En fin de compte, le nombre de matchs que notre programme peut offrir aux U10 et U12 limite le nombre d'arbitres que nous pouvons raisonnablement recruter chaque saison. Ces matchs seront partagés avec les recrues récentes des deux années précédentes, ce qui limite encore plus les effectifs. Sur trois ans, nous ne conserverons encore que 20 % de nos nouvelles recrues. La mise en place d'un programme d'arbitrage est un processus lent.
En fait, depuis la fin de la pandémie, la composition de notre équipe d'officiel.le.s a radicalement changé. Alors qu'auparavant, 50 à 55 % de l'équipe se disputait les mêmes matchs limités au cours de leurs trois premières années, ce chiffre est désormais supérieur à 66 %. Le taux d'attrition croissant parmi les arbitres expérimentés contribue à cette augmentation rapide du nombre d'officiel.le.s inexpérimentés. La composition idéale serait d'avoir près de 40 % de notre équipe d'officiel.le.s dans leurs trois premières années.
Que faisons-nous pour lutter contre ces problèmes ?
Ringuette Canada est en train de remanier activement le PNCO afin d'offrir un meilleur soutien aux nouveaux officiel.le.s et à ceux en formation. Cela comprend des projets tels que :
- La formalisation d'un programme de mentorat (heures d'entraînement)
- Mise en place d'un programme d'évaluation plus facile à comprendre et plus transparent
- Veiller à enseigner les compétences nécessaires dès le début, au moment opportun, avant qu'elles ne soient requises
- Permettre un apprentissage continu grâce à des parcours autodirigés et des exercices en ligne
Nous travaillons également sur des stratégies visant à recruter davantage d'officiel.le.s âgés de 19 à 25 ans.
Les officiel.le.s qui commencent dans cette tranche d'âge progressent plus rapidement et atteignent le niveau 2 six mois plus tôt que les autres, en moyenne. Ils ont la confiance nécessaire pour relever les défis des matchs de plus haut niveau (comme les matchs pour adultes) et sont plus susceptibles de rester dans le programme pendant cinq ans ou plus. En fait, lorsqu'ils restent dans le programme, les nouveaux officiel.le.s de cette tranche d'âge ont tendance à rester en poste pendant 7 ans en moyenne, juste derrière les moins de 19 ans, dont la durée moyenne en poste est de 7,25 ans.
Les nouvelles recrues adultes peuvent aider à combler le manque à gagner pendant que nous rattrapons notre retard pour atteindre un nombre stable d'officiel.le.s que nous pouvons maintenir grâce aux pratiques passées.